Plan de Paysages

De quoi s’agit-il?

Le Plan de paysage est un projet local qui conditionne la qualité paysagère d’un territoire. Il est vecteur de dynamisme et d’attractivité pour les territoires qui s’engagent dans la démarche.

Le Plan de paysage est constitué de 3 volets indispensables.

1. Connaître
Dans un Plan de paysage, révéler la connaissance du territoire est au cœur de la démarche. Cette exigence fondamentale permet en effet de faire évoluer le regard et de questionner l’identité et les valeurs du paysage concerné pour ouvrir de nouvelles pistes de réflexion sur la valorisation du territoire. Dès lors, l’intervention d’un paysagiste-concepteur qui porte un regard neuf sur le territoire est un prérequis indispensable. Cette démarche s’applique notamment aux champs qui suivent :

  • Caractériser les paysages et identifier les dynamiques qui ont présidé aux destinées du territoire permet de renforcer l’inscription du projet dans une histoire et un espace géographique propre. C’est donner du sens à l’action publique en la fondant sur une identité du territoire partagée. Cette étape permet de prendre conscience que les valeurs et les usages, dont le paysage est le miroir, peuvent perdurer ou évoluer qualitativement dans un environnement en constante mutation et sont un atout pour s’inventer un avenir.
  • Comprendre les composantes géographiques fonctionnelles et spatiales du territoire. Poser un cadre de raisonnement global permet aux décideurs d’appréhender pleinement les rapports de cause à effet induits par chaque décision. À cet égard, la démarche paysagère est un outil d’aide à la décision et un facteur d’efficacité des politiques publiques. Elle permet d’identifier les usages et les ressources présentes sur le territoire et de penser la transformation de ces derniers sans porter atteinte à l’identité d’un territoire.
  • Interroger toutes les fonctions du territoire.A titre d’exemple, en lien étroit avec les objectifs de sobriété, un enjeu autour de la qualité des espaces péri-urbains comme ressources pour le bien vivre ensemble représente une des pistes d’innovation potentielle d’un plan de paysage.

Ces phases sont indispensables pour que le territoire identifie ses caractéristiques, ses enjeux et ses ressources. Elles permettent de déterminer les usages adaptés à ses paysages afin de répondre aux problématiques auxquelles le territoire doit faire face. Cette étape de la démarche doit s’appuyer sur des documents déjà existants (Atlas de paysages et Observatoires photographiques de paysages) et peut prendre la forme d’un outil cartographique pour territorialiser les ressources et les menaces.

2. Co-construire
Le Plan de paysage doit permettre aux citoyens de devenir des acteurs à part entière des transitions à travers une démarche de concertation. L’objectif est de créer des liens entre des individus ou des groupes d’individus aux intérêts parfois contradictoires en les invitant à s’inventer une destinée commune et désirée. L’identification d’objectifs de qualité paysagère doit permettre de transcender la somme des intérêts particuliers. Ces objectifs fixent les lignes de force du projet. Démarche paysagère et projet politique sont de ce fait indissociables. La conjugaison de ces deux piliers doit ancrer plus profondément le mandat politique dans la réalité territoriale, renforçant ainsi sa légitimité et sa capacité à agir.
Le Plan de paysage vise ainsi à lancer une dynamique territoriale plus large que la seule sphère publique. La co-construction a donc pour vocation d’intégrer au projet impulsé par la collectivité publique l’ensemble des initiatives privées qui participent de l’atteinte des objectifs de qualité paysagère. En effet, ce sont elles qui permettent de relayer l’action publique et d’accroître la capacité à agir du territoire. Enclencher une dynamique fédératrice avec les acteurs socio-économiques du territoire est essentielle à la réussite d’un Plan de paysage.

3. Agir
Le Plan de paysage est assurément un outil à visée opérationnelle et suppose des résultats concrets. Son objectif est l’élaboration d’un plan d’actions à mettre en œuvre au fil de l’eau. Le plan d’action détaille une stratégie de mise en œuvre des objectifs de qualité paysagère.
Il doit permettre d’initier rapidement des actions, même modestes, qui démontrent l’opérationnalité du dispositif et la plus-value qualitative qu’il apporte. Cette logique expérimentale est importante pour lancer une dynamique de projet et générer des effets d’entraînements positifs. Ces actions impliquent ainsi la collectivité, les initiatives privées et les citoyens. Elles sont centrales pour la pleine et entière réussite d’un Plan de paysage et en constituent le cœur, elles mettent en œuvre les usages et les ressources identifiées par le diagnostic paysager par une mobilisation opérationnelle de ses acteurs.

A qui s’adresse le Plan de paysages?

Le Plan de paysages s’adresse aux collectivités ou autres acteurs de territoires qui souhaitent s’emparer, dans le cadre d’un projet local et par la démarche paysagère, de la question des transitions écologiques.
La dimension intercommunale de ce projet local est privilégiée car les retombées opérationnelles du Plan sont aujourd’hui totalement dépendantes des outils de planification stratégiques et règlementaires des intercommunalités ainsi que de leurs capacités d’agir sur le plan opérationnel.

Comment procéder?

Depuis 2012, le ministère chargé de l’Écologie lance un appel à projets Plan de paysages. Chaque année, les lauréats bénéficient d’un soutien à la fois technique et financier apporté par le Ministère (volet généraliste), par l’ADEME (volet transition énergétique) et de l’Office français de la biodiversité (volet biodiversité).
Les lauréats, tout comme l’ensemble des candidats à l’appel à projets Plans de paysage s’ils le souhaitent, deviennent membres du réseau national Plans de paysage. La vocation du réseau est de créer une dynamique pour favoriser le partage d’expérience et l’intelligence collective entre ses membres. Il est une vitrine nationale dédiée aux territoires et assure la valorisation des projets locaux, la capitalisation d’expérience à travers la publication de documents méthodologiques, les journées thématiques organisées par les clubs régionaux et le séminaire annuel national.

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