Objectif paysages
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Les marges boisées et bocagères de la Champagne Humide sont conquises, au fil des ans par les grandes cultures, ce qui n’est pas sans incidence sur l’écoulement des eaux et l’érosion des sols qui en résulte.
L’itinéraire 14 de l’OPNP Forêt d’Orient illustre parfaitement les trois entités paysagères du PnrFO : des vastes plaines cultivées de la Champagne Crayeuse, aux coteaux boisées et viticole du Barrois en passant par les forêts profondes, prairies humides et grands lacs de la Champagne Humide coupée par les vallées de la Seine et de l’Aube. Depuis des siècles, l'agriculture, l'élevage et la forêt constituent le fond des ressources et conditionnent la vie. Agriculteurs, forestiers, potiers, tuiliers, charpentiers... ont façonné cet environnement. Ce territoire rural est principalement marqué par la fin de la crise agricole du 19ème siècle jusqu’à l’époque des trente glorieuses. Les différentes politiques agricoles corrélées à la mécanisation, à l'apparition des intrants chimiques et à la sélection variétale font augmenter les rendements. Suite au remembrement, les exploitations diminuent en nombre et grandissent en superficie. La Champagne Crayeuse est une illustration parfaite de ces impacts éco-paysagers et ce medium photographique est un exemple. Cette prise de vue se situe sur les marges boisées et bocagères de la Champagne Humide, où les réorganisations foncières n’auront pas épargné les boisements et haies relictuels. Pourtant on sait aujourd’hui que ceux-ci ont un grand rôle dans le maintien de la biodiversité, la protection des sols contre l’érosion et la préservation de la ressource en eau. D’ailleurs les nouvelles politiques d’aménagement du territoire commencent à changer de paradigme et prennent conscience des nombreux atouts de ces élément de paysage pourtant démontrer il y a bien longtemps… Cette prise de conscience à permis de mener à un changement de paradigme. Les nouvelles politiques d’aménagement du territoire commencent tout juste à considérer ces éléments de paysage comme des atouts pourtant démontrer comme tel il y a bien longtemps…
Alors que retenir de ces prises de vues ? Premièrement, ces photographies donnent une vision à petite échelle des effets des politiques d’aménagement du territoire. Elles doivent être couplées à une analyse plus globale par le biais de l’Observatoire du Territoire pour en tirer tous leur potentiel. Deuxièmement, ce dispositif n’est que trop peu exploité. Fédérer cet outil avec d’autres initiatives ouvertes au grand public comme une lecture de paysage pourrait permettre une prise de conscience générale des immenses enjeux que devront supporter les prochaines politiques d’aménagement du territoire confrontées notamment aux changements climatiques et à la perte de biodiversité.
Quentin Mazet, Chargé de mission Observation du Territoire, Coordination de l’évaluation de la charte
Laubressel – La Côte de Juilly vue depuis la route de Champigny
Diaporama
Méandre de l’Auzon contournant le lotissement. Pour le drainage de cette prairie de fauche anciennement marécageuse, la rivière a été recalibrée avant la création des lacs.
Les paysages du Parc principalement ruraux, sont composés de 3 entités distinctes, la Champagne Crayeuse ; ondulation de vastes plaines cultivés, les coteaux boisés et viticoles du Barrois et la Champagne Humide avec ses forêts profondes, ses grands lacs, ses prairies humides et ses vergers. L’itinéraire 14 de l’OPNP– Forêt d’Orient illustre parfaitement ces différentes aménités. Ce médium photographique donne un aperçu des principaux enjeux paysagers du PnrFO. En premier plan, ces prises de vues situées à l’arrière du bourg de Brévonnes, commune rurale de la Champagne Humide, montre l’évolution d’une prairie de fauche, autrefois marécageuse, pouvant être considérée comme une zone humide. Celle-ci, longtemps considérée comme malsaine et impropre ont été bien souvent disparu. La production agricole et l’urbanisation ont souvent encouragé le drainage et d’autre pratique comme le calibrage des rivières les parcourant. Pourtant, les nombreuses études scientifiques démontrent l’intérêt d’un tel écosystème d’un point de vue économique, biologique, hydraulique et paysager (maintien du débit d’étiage, limitation des crues, capacité épuratoire, lieux de vie d’une biodiversité particulière, etc). En arrière-plan, le habitations modernes illustrent comment l’équilibre fragile entre l’habitat traditionnel, isolé ou groupé, s’insérant harmonieusement dans les paysages, et tirant ses éléments fondateurs des richesses du territoire (maison en pans de bois ou en moellon calcaire, fermes longères…) peut être rompu. Les constructions en milieu rural perdent de leur homogénéité architecturale et se banalisent.
Le manque d’information pourrait être l’épiphénomène de la non prise en compte de l’intégration paysagère des constructions neuves et du manque de considérations patrimoniales des constructions anciennes. Pourtant, le Parc s’attache à mettre à dispositions de nombreux outils de sensibilisation et d’identification du paysage pour les acteurs du territoire et du grand public comme l’OPP. Seules, ces prises de vue restent fixes et « plates », incorporées dans des ateliers de sensibilisation au paysage à destination du grand public, elles prennent tous leurs sens et permettent une réflexion globale.
Brévonnes – Le bourg vue du chemin du château