S'engager dans une démarche paysagère

  • Mise à jour le 05.05.2020
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S'engager dans une démarche paysagère

La France, de par sa situation géographique, est au cœur d’influences culturelles et climatiques complexes qui fondent une diversité de paysages sans équivalent en Europe. Elle résulte de la façon dont les communautés humaines, en conjuguant leurs forces et en mobilisant leur potentiel créatif pour faire fructifier les ressources propres à chaque territoire se sont constamment adaptées à leur environnement pour vivre et se développer. Le paysage est l’expression profonde de cette quête incessante.

Toutefois ce processus s’est affaibli depuis l’après-guerre sous l’effet de la globalisation qui a progressivement nié l’identité des communautés humaines et imposé des modes de vie et des modèles génériques d’aménagements souvent inadaptés aux réalités locales. La banalisation des paysages est la conséquence directe de cette perte de valeur.

S’engager dans une démarche paysagère c’est poser la question de l’identité et du sens en réfléchissant à notre manière de vivre pour habiter véritablement le paysage c’est à dire devenir partie intégrante d’un organisme vivant, riche de potentiel et de ressources et non pas vivre sur un territoire abstrait et inerte.

La démarche paysagère est une méthode de projet de territoire éprouvée qui allie connaissance fine des spécificités locales dans toutes leurs composantes (aménagement, habitat, agriculture, culture et patrimoine, biodiversité, …), participation citoyenne et mobilisation d’une ingénierie locale pour accompagner les élus dans l’élaboration de leur stratégie d’aménagement. Les collectivités engagées dans une démarche paysagère peuvent mobiliser un panel d’outil adaptés aux différentes échelles d’intervention pour la cohérence de l’aménagement du territoire, du régional à l’infra communal : observatoire photographique du paysage, atlas de paysages, plan de paysages.

Témoignage de Bernard Weisbecker, Vice-président de la communauté urbaine de Dunkerque, Maire de Leffrinckoucke

Bernard Weisbecker

« Ne restez pas avec une vision intellectuelle du paysage, allez le voir pour lutter contre les idées reçues. Le changement d’image a permis de prendre conscience de la valeur du territoire. Dunkerque ne se résume pas à une zone industrielle. C’est aussi un polder agricole, des réseaux de canaux qui structurent le territoire, des espaces naturels, une cité balnéaire de grande qualité. Le tourisme a augmenté de 75 % en 3 ans.

 

Comprendre de manière globale les enjeux du territoire (industriels, urbains, agricoles, gestion des risques...) permet de s’affranchir d’une approche sectorielle et de faire à budget constant, trois choses à la fois dans chaque opération d’aménagement. La concertation permet de mieux comprendre les attentes des citoyens. Le territoire a une capacité de résilience, les gens n’ont plus peur ».

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Plaquette de présentation des démarches paysagères

  • Plaquette de présentation des démarches paysagères

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Les grandes étapes de la démarche paysagère

La première étape d’une démarche paysagère est une expression de besoin qui est le fondement même de toutes démarches de projet. Ce besoin peut porter sur diverses thématiques, la mobilité, la transition énergétique, l’habitat ou la valorisation de filières locales. Cette approche apporte une entrée ciblée plus immédiatement opérationnelle qu’une entrée trop généraliste et faiblement problématisée.

La seconde étape est une phase d’apprentissage consacrée à la redécouverte du paysage. Cette phase de diagnostic est accompagnée par un bureau d’étude spécialisé dont le rôle est d’apporter un regard extérieur. L’enjeu est de comprendre comment et pourquoi le paysage s’est construit. Pour répondre à quels besoins ? Pour quels bénéfices ? En quoi a t-il été un facteur de valorisation des ressources naturelles et de développement économique et social ? Quelles ressources ou potentiels peuvent être valorisés ?

La troisième étape est la définition de la stratégie. L’objectif de cette phase est de décloisonner les processus de prise de décision qui scindent les enjeux. Elle repose donc sur un principe de mobilisation de la connaissance pour ajuster l’expression initiale des besoins et faire des choix ancrés dans une réalité qui est par nature multifonctionnelle. Ainsi chaque décision doit apporter des solutions et non pas une solution.

La quatrième étape est l’expérimentation. Elle peut être conduite à petite échelle et avec des moyens modestes. En effet, seul le passage à l’acte permet de vérifier la pertinence des choix, montrer l’existence de bénéfices pour provoquer un effet d’entrainement de l’ensemble des acteurs locaux et dépasser la seule initiative publique.

L’ensemble de ce processus repose sur une réflexion conduite de manière collégiale, pilotée par les élus. La vocation de la collégialité est de travailler en étroite coopération avec les habitants pour dépasser progressivement la somme d’intérêts particuliers souvent contradictoires et définir et mettre en œuvre des objectifs partagés qui expriment pleinement l’intérêt général et renforcent la légitimité du mandat politique.