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Public journée 30 ans du Paysage ©valerie.delebecque
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Il y a 30 ans s’écrivait la loi Paysage, qui a permis de façonner, protéger, mieux gérer les paysages d’aujourd’hui et de demain. Pour célébrer cet anniversaire, se questionner sur le chemin parcouru et réfléchir ensemble aux paysages de demain à l’aune des enjeux actuels, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a souhaité organiser une journée d’échanges le 12 juin 2023 à la Cité Internationale Universitaire de Paris.
Vous pouvez revenir sur les échanges de la journée du 12 juin en visionnant les vidéos de chaque table ronde.
Animatrice des tables rondes : Lucile Schmid, vice-présidente du think tank La Fabrique écologique
Ouverture de la journée
Bérangère Couillard, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a ouvert cette journée dédiée au paysage par un discours rappelant les avancées qu’a permis la loi Paysage de 1993, ainsi que les travaux du ministère en cours sur ce sujet, et les défis à venir.
Lien vidéo
Première table-ronde : paysage et vie démocratique : en quoi le projet de paysage conforte-t-il la vie démocratique ?
Intervenants :
- Chantal Jouanno, ancienne présidente de la Commission Nationale du Débat Public
- Catherine Larrere, philosophe
- Philippe Petit, cinéaste
- Soline Archambault, directrice du réseau des Grands Sites de France
- Laure Planchais, paysagiste-conseil de l'État, Grand Prix National du Paysage 2012
Par leurs profils et expériences variés, les intervenants ont rappelé le rôle majeur que joue le paysage en matière de concertation. En effet, la démarche paysagère permet un dialogue autour d’un projet commun entre les acteurs du paysage (professionnels, élus, habitants…) et des domaines liés (agriculture, biodiversité, urbanisme, patrimoine, énergies…). En outre, la démarche paysagère est garante d’un projet de territoire de qualité, ce qui comprend l’amélioration de la qualité du cadre de vie des populations. En ce sens, le paysage est l’affaire de tous et doit se concevoir de manière concertée.
Deuxième table-ronde : paysage et biodiversité : comment le paysage conforte-t-il l’attention au vivant ?
- Luc Abbadie, directeur de l'Institut de la Transition Environnementale de Sorbonne Université
- Aude Witten, directrice adjointe de l’agence de l’Eau Adour Garonne
- Henri Bava, président de la Fédération Française du Paysage, Grand Prix de l’urbanisme 2018
- Geneviève Laferrère, pilote du réseau Transport et Mobilité durable chez France Nature Environnement
Lors des échanges de cette table ronde, il a été offert à voir les multiples liens entre paysage et biodiversité: par l’agriculture et l’alimentation, par la gestion de l’eau et des zones humides, par la sylviculture et les activités d’agro-foresterie… Il a également été rappelé que le paysage et le métier de paysagiste consistent à travailler le vivant et réfléchir à la façon dont les populations l’habitent, l’arpentent, en font usage. L’impact de l’humain sur la biodiversité doit donc forcément être pensé lors de toute démarche paysagère.
Troisième table-ronde : les 30 ans de l’APCE, évolution et perspectives
- Pierre-Arnaud Martin, directeur adjoint de la DDTM de la Manche
- Sophie Alexinsky, présidente de l’Association des Paysagistes-conseils de l'État
- Laure Thierrée, paysagiste-conseil de l’Etat des Côtes-d’Armor
Cette table ronde a permis aux intervenants d’échanger sur l’évolution du rôle de paysagiste-conseil de l’Etat en 30 ans, sur le lien avec ses missions en tant que paysagiste-concepteur, et les visions de professionnel qu’il apporte aux services de l’Etat. Par la transversalité de ses missions, le paysagiste concepteur permet un dialogue entre le ministère, les techniciens et élus des collectivités, et les professionnels du paysage, et pousse ainsi les porteurs de projets à travailler, eux aussi, en transversalité dans leurs projets paysagers, ce qui a pour objectif de favoriser des projets plus équilibrés et plus intégrés dans le territoire.
Ouverture de l’après-midi
Emmanuel de Lanversin, adjoint au directeur de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages, a ouvert par un discours cet après-midi de tables rondes, consacré aux 30 ans de la loi Paysage de 1993. Il a rappelé les enjeux actuels qui modèlent la politique du paysage, et comment l’Etat y répond : insuffler davantage de paysage dans la planification avec le volet paysage dans les SCoT, créer des ponts entre paysage et biodiversité via la nouvelle Stratégie nationale biodiversité pour les années 2022 à 2030, ou encore permettre aux collectivités de travailler sur les questions de paysage grâce au volet paysage du Fonds vert… Il a également mis en avant l’outil de la démarche paysagère qui permet l’adaptation des territoires aux changements en cours : transition énergétique, changement climatique, effondrement de la biodiversité.
Première table-ronde : la loi Paysage, 30 ans après - bilan et perspectives
- Anne Fortier-Kriegel, ancienne conseillère technique chargée du Paysage auprès de Ségolène Royal
- Jean Cabanel, ancien chef de la « Mission du Paysage »
- Régis Ambroise, ancien chargé de mission à la « Mission du Paysage »
- Jean-Luc Sadorge, ancien directeur de la Fédération des parcs naturels régionaux
- Alexandra Bonnet, directrice de l’école nationale supérieure de paysage de Versailles-Marseille
- Co-animateur : Jean-Pierre Thibault, vice-président du collectif des paysages de l’après pétrole
Cette première table ronde de l’après-midi réunissait plusieurs contributeurs à la loi Paysage de 1993, ce qui a permis lors des échanges de revenir sur les objectifs de cette loi mais aussi sur le contexte dans lequel elle a été écrite. Première loi concernant autant les paysages remarquables que les paysages du quotidien, elle s’inscrit dans la prise de conscience écologique née dans la fin des années 1960 en France et elle fait du paysage un enjeu environnemental. Elle fait suite aux lois Montagne et Littoral, et aux lois de décentralisation des années 1980 et charge ainsi les collectivités d’intégrer la protection et la mise en valeur des paysages dans leur territoire, en confortant des outils à destination des collectivités : Atlas de Paysage, Observatoires photographiques du paysage, Plans de paysage…
Deuxième table ronde : le paysage en devenir - quelle formation pour aujourd’hui et demain ?
- François Durquety, responsable du projet « Plantons un million d’arbres », Bordeaux métropole
- Pablo Lhoas, directeur de l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
- Clara Loukkal, paysagiste concepteur, Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois
- Fanny Romain, paysagiste concepteur, enseignante chercheuse à l’Institut Agro Rennes-Angers
- Romain Lajarge, enseignant à l’école d’architecture de Grenoble, responsable de la Chaire Territorialisation
- Marc Verdier, architecte urbaniste, maître de conférences à l’Ecole nationale supérieure d'architecture de Nancy
Les échanges très riches de cette table ronde ont pu aborder la question de l’évolution des formations au paysage, la place de la recherche dans les écoles, et la nécessité de croiser et partager davantage les enseignements entre écoles du paysage. Les étudiants ont également participé activement aux échanges, leur rôle d’acteurs clefs dans les évolutions des formations a d’ailleurs été rappelé par les professeurs intervenants à la table ronde.
Troisième table-ronde : le projet de territoire, garant d’un paysage de qualité
- François Tacquard, président de l’association du Parc textile de Wesserling
- Michaël Weber, maire de la commune de Woelfling-lès-Sarreguemines, président de la Fédération des parcs naturels régionaux de France
- Hélène Cruypenninck, adjointe au maire d’Angers en charge de l'environnement et de la nature en ville
- Joël Baud-Grasset, président de la FNCAUE
- François Werner, vice-Président transition énergétique et écologique à la région Grand Est
Cette table ronde a permis de souligner que le paysage est la résultante de toutes les politiques (agriculture, habitat, énergie…), mais aussi de rappeler son rôle dans la planification urbaine. Le paysage est autant la résultante que le point d’entrée de changements des pratiques des populations. L’importance de considérer les pratiques traditionnelles, modernes et leurs évolutions est donc primordiale pour penser le projet de territoire, garant d’un paysage de qualité.
Clôture de la journée
Emmanuel de Lanversin, adjoint au directeur de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages, a clôturé cette journée par un discours de célébration des 30 ans de l’APCE et de la Loi Paysage. Il est revenu sur les échanges des différentes tables rondes de la journée, en soulignant les avancées qu’ont permis la loi de 1993 et les suivantes pour le paysage en France. Il a rappelé à quel point tous les types d’acteurs et tous les niveaux de collectivités sont impliqués dans la conception du paysage, et les perspectives des projets de paysages via les plans de paysage, mais aussi le lancement des formations des agents et élus au paysage. Enfin, il a rappelé que la qualité du paysage passe par le projet de territoire. Cette journée aura ainsi son pendant dans les territoires du 18 au 20 octobre prochain, en collaboration avec la Fédération des parcs naturels régionaux, à Strasbourg et dans le PNR des Vosges du Nord. Les territoires fêtent eux aussi la loi Paysage et ces journées seront l’occasion de valoriser les bonnes pratiques portées notamment dans les territoires des parcs naturels régionaux.
Bon visionnage !
Actes de la journée 30 ans loi Paysage et de l'APCE_12 juin 2023
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